3/365 chroniques : soif d’apprendre
Soif d’apprendre, je l’ai toujours eue, nourrie.
Toute petite en suivant les pas de mon père lors de nos balades à Fontainebleau, dans les rues de Paris, en écoutant les morceaux de musique classique qu’il nous balançait à fond dans l’appart le samedi matin. Il avait raison, c’est ainsi que je la comprends aujourd’hui.
J’ai lu beaucoup pour l’assouvir, j’ai entrepris aussi… parce que je m’ennuyais au travail, que j’avais fait le tour de mes postes en 24 mois grand max.
Avant ça, on ne peut pas dire que j’étais une bonne élève, plutôt moyenne. 10,32/20 au bac, je m’en souviens comme si c’était hier. Je sautais de joie, le sésame pour la suite, je m’en moquais de la note, je pouvais passer à autre chose, enfin.
J’ai quand même adoré voyager en philo, remonter le temps en latin, changer de nationalité avec l’espagnol… pour les autres matières c’était plus compliqué, tellement nulle en physique (notre prof en terminale nous l’a assez rabâché), incomprise en maths, trop scolaire en anglais (la liberté avec cette langue est venue en voyageant). Quant au français, la grammaire ressemblait trop aux maths. La lecture, sans prétention, j’étais déjà bien avancée par rapport à ce qu’on me proposait et ça m’ennuyait (surtout quand on me demandait ce que l’auteur avait voulu dire… moi je répondais en silence que comme je ne pouvais pas lui demander, je ne savais pas répondre… j’inventais une conversation avec lui, c’était ma pirouette pour noircir des pages : intro, thèse, synthèse, antithèse, conclusion). Quant à l’orthographe, c’était mon truc, je partais à la chasse aux erreurs comme on part à l’aventure.
Apprendre est pour moi l’aventure suprême, celle que je partage avec mon amie Sophie, la même encore, côte à côte et pourtant pas ensemble. Pour parfaire cet apprentissage, j’en ai même repris mes études à 44 ans pour obtenir un Master 1 en Journalisme et Communication. Une sorte de VAE (Validation des Acquis de l’Expérience), gloire de redevenir (éternelle ?) étudiante. Mais avant ça, j’ai entrepris pendant 10 ans, parce que découvrir un nouvel écosystème m’a demandé de devenir une apprentie, pas très sage, pas très facile ni docile, mais acquise à la cause. 10 ans quand même !