
Un jeudi d’automne, à 13h52
Club des anciens, au cœur du Beaujolais vert.
A une table sont assis deux hommes d’un âge certain, bavards comme des pies. Pas revêches, curieux de qui sont ces deux jeunes filles (être qualifiée de jeune à mon entre deux âges me ravit bien sûr). Prêts à en découdre à la belote. Si nous avions eu le temps, ils nous auraient appris, mais nous on est passé en coup de vent, juste avant que le club ne soit vraiment ouvert, pour faire « coucou », être dans l’aller-vers. Le centre social en mode hors les murs pour se faire (re)connaître. Je m’imprègne du vocabulaire de mon nouvel environnement de travail.
Après avoir connu les entrepreneurs toujours en retard (peut-être pour donner le change de faire croire qu’ils sont occupés, des contrats plein l’ordinateur ?!), je découvre un public toujours en avance. Pas à l’heure. Là, avant l’heure.
Sur leur table où ils attendent deux retardataires qui se glissent rapidement à côté d’eux, sans oublier de se saluer, des jetons. En plastique, en bois, de toutes les tailles, ronds, rectangulaires, carrés (tiens, pas de triangle !). Je trouve ça beau ces jetons imprimés ou écrits à la main. Désuets. Chargés d’heures de jeu. En couleur, vives ou passées.
Sur l’un deux, en bois, de forme rectangulaire, on lit « Citron Crozet sans alcool ». C’est un nom qu’on voit encore par ici, les sirops Crozet sont toujours installés à Thizy les Bourgs et des bouteilles aux milles saveurs décorent les étagères murales des bars. Sur un autre, en bois toujours, « Le Nouvelliste ». Ma curiosité est chatouillée… j’ai envie qu’on me dise qui est Le Nouvelliste ?! Un journal local qui ne s’écrit plus ? La carte de visite d’un homme qui écrit des nouvelles ? Qui sait… je crois que je vais retourner rapidement au Club des anciens, ils ont mille et une histoires à me raconter, et j’adoooore les histoires ! Et vous, quelle anecdote vous auriez envie de me partager en lisant ce court billet inspiré de mon quotidien de travail ?