
« Maman, pourquoi tu prends cette photo ? »
– Tu ne vois pas ?
– Ben… non !
– Vraiment ?!
– Vraiment, NON !

– Alors, regarde… ne vois-tu pas un animal tout droit sorti de la forêt ? Des songes d’une nuit (soirée en l’occurrence) d’été… Il nous regarde de ces deux petits yeux en amande. Son nez s’est arrondi, recroquevillé sur lui-même, tout en rondeur. Il voulait me dire quelque chose comme « Bienvenue chez toi ».
Pourtant, chez moi je n’y étais pas, enfin il y a quelques années et pour quelques mois, si. D’ailleurs en revenant là, ce soir-là, j’ai ressenti la même paix, le même calme alors que ça bruissait des sachets de gâteaux apéros que l’on ouvrait, de la bouteille de vin nature que l’on débouchait, des pizzas que l’on sortait du carton. Impression d’être chez soi malgré tout cela, bien chez soi.
En vérité quand vous êtes bien, que vous êtes là où vous devez être, vous le savez, vous le ressentez intimement.
C’est ce que m’a dit cet étrange animal qui m’a regardé droit dans les yeux alors que je regardais entre mes deux pieds. Lui, il savait. « Welcome Honey ! ».
PS: c’est le seul souvenir de cette soirée que j’ai gardé. Enfin non c’est faux, il y a nos conversations feutrées, quelques bruits d’ambiance et l’odeur des 4 pizzas. Je ne nous ai même pas pris en photo, nous les convives, les copains d’abord, ceux dont je voudrais pouvoir garder le souvenir pour les prochaines longues soirées d’hiver.
J’ai juste pris le plancher en photo, voilà…