Plume

U comme unique, unie

Comment être unique alors qu’on est toujours noyé dans la masse, dans la norme et qu’il faut être dans une case. Notre prénom suffirait-il, malgré le fait qu’il soit mille fois porté, à nous rendre unique ? Comment faire pour se reconnaître, se sentir unique ?
Il faut rester uni, non ? Uni à soi-même, et aux autres.

Ils vont bien ensemble ces deux mots que j’ai écrit de manière intuitive.

Ces mots qui filent sur le papier en ce mois de novembre 2016 sont ceux d’une histoire tout à fait personnelle dont l’écriture a été refoulée loin, très loin. Longtemps, très longtemps.

C’est un peu autobiographique. J’ai fait des études de lettres (DEUG Lettres Modernes à La Sorbonne, mythique comme lieu quand même) parce que ma sensibilité était plus littéraire que mathématiques. Mais très vite je me suis sentie toute petite comparée aux grands auteurs que j’étudiais. Je me revois d’ailleurs à entendre parler de Zola dans un des vieux amphis de la Sorbonne, c’était quand même sacrément époustouflant de toucher l’Histoire et sentir la présence de l’auteur au cœur de Paris. Je me disais que je ne pourrais jamais écrire aussi bien qu’eux. Du coup je me suis bloquée, anesthésiée de cette faculté, en cherchant à savoir taper de mes 10 doigts aussi vite que je pouvais écrire, en y parvenant presque… sans toutefois que je ne trouve meilleure sensation que celle du stylo qui glisse sur mes feuilles, mon cahier… et je n’ai rien écrit… enfin rien d’officiel. Il est bien resté des journaux intimes, des articles de blog que je ne partageais pas, des lettres d’amour enfouies…
Et puis un jour j’ai démarré un blog perso, qui, je le pensais, n’intéresserait personne d’autre que moi. Et on m’a dit, « mais à quand le prochain article ? J’adore comme tu écris ».
Et on me demande même de relire certains documents personnels ou professionnels, ce qui m’a amenée à démarrer un cycle au CNED pour devenir Ecrivain Public… que j’ai laissé en rade au bord d’un bureau parce que je ne prenais pas le temps, que je ne me sentais pas légitime, que ça ne rapportait pas…
Mais je n’ai pas cru « on ». Je joue la modeste (l’idiote non ?). Je n’ose pas me mettre en avant. Parler de moi. Je trouve cela prétentieux.

Et puis un jour, alors que la télé est allumée et que je la regarde à peine car il y a du monde avec moi dans ce salon de notre meulière de la région parisienne, je vois deux choses. Le visage d’un homme (c’est Hal Elrod) et des mots (MIRACLE MORNING).

Ni une, ni deux, en 3 clics je commande le livre en ligne. Je le reçois le lendemain (c’est beau la technologie quand même, car pas de libraire à proximité) et en 48h, je termine le bouquin et met en pratique immédiatement tous les bons conseils, sous la forme des SAVERS.

Et me voilà donc en ce jour de novembre gris, pluvieux et doux à écrire dans le cadre de Nanowrimo.

En essayant de ne pas me dire que je ne suis pas légitime pour le faire. Juste le faire, parce que j’en ai envie.

Rester unie à moi-même.
Parce que je suis unique.

Auteur

gfrancoisloyez@lilo.org
Passionnée par les rencontres et les projets qui émergent autour d'un café ou au détour d'un chemin partagé, j'écris autant que je lis, et je vous partage mes petites chroniques de vie, pour le plaisir.

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