Plume

Sur ma route #22 : Vienne

Dimanche 22 novembre (en vrai lundi 23 novembre) 2020

J’ai passé la journée à me dire que je devais trouver un lieu où vous emmener. Et je n’ai pas réussi. Il faisait grand soleil dehors, une très belle journée d’automne. Alors j’ai passé mon temps dehors. Le matin je suis allée chercher mon pain au village, à pied. A peine plus de 2km aller-retour. Un peu de descente, des montées aussi. La joie de croiser un nouveau voisin et de se donner des nouvelles, saluer un collègue du conseil municipal, et apprécier de faire ses courses essentielles en autant de temps, et tout cela sans avoir fait la queue ni pris la voiture. 

C’était dimanche matin à Saint Just d’Avray. Et puis l’après-midi, c’est une sortie en famille jusqu’aux petites chapelles au milieu de la forêt (une belle découverte faite avec une amie que j’avais envie de partager avec les miens). Une heure à humer les feuilles mortes, à les faire bruisser, à essayer de voir plus haut que les Douglas, et puis tomber sur une trouée et voir plus loin, enfin, le ciel azur. A grimper dans les chemins façonnés par les exploitants forestiers, et puis reparler du film de la veille regardé en famille… « La soupe aux choux ». Je vous laisse imaginer notre conversation…

Et puis en rentrant, je me suis attelée à ma part du prochain Bulletin Municipal… et il était déjà 21h… et puis cette angoisse, oui c’est ainsi que je la décris… je n’avais pas écrit pour mon défi. Le 22 s’en allait, et mon espoir d’écrire ma chronique aussi. 

Pourtant le matin même j’échangeais légèrement avec mon père qui me donnait ses impressions sur mon dernier billet “ah mais il t’est vraiment arrivé cela ?!”… et je fanfaronnais… “non mais t’inquiètes, la journée est encore longue, et puis je ne sais pas aujourd’hui je vais écrire un truc sur les problèmes de maths, tu sais du genre, il est à 22 km de la-bàs, à 2,5 km de tout près d’ici, quel est le nom du village où il se trouve ?” Je faisais la fière, je n’allais quand même pas dire à mon père que c’était dur de trouver une destination à vous raconter tous les jours. Et puis il a dû lire dans les kilomètres qui nous séparaient : “tu sais que tu pourrais décider de toutes tes prochaines destinations, il te reste quand même 10 jours à tenir”. 

Moi j’avais l’impression que ça allait gâcher mon plaisir, je voulais être dans la surprise quotidienne. Mais je crois qu’il avait raison (je ne lui ai pas encore dit…). J’ai pris mon Atlas Routier Michelin daté de 1996 et j’ai pris la 2ème de couverture, celle qui est une mosaïque de toutes les pages. Mes lunettes sur le nez, j’ai laissé mes yeux errer en quête d’un signe. Et je les ai tous trouvés. 

En commençant par Vienne. Page 116 de l’Atlas Routier France Michelin daté de 1996. Mais là j’avoue c’est parce que j’ai fait une incursion sur LinkedIn et vu passer une nouvelle d’une amie que j’ai eu l’idée de m’arrêter à Vienne, pour ce 22 novembre qui est déjà achevé puisque j’écris ces lignes à l’heure du déjeuner, ce lundi 23 novembre.

Vienne, ce sont mes années COMAP. Celles où je vivais dans mon appart au dernier étage, rue Tête d’Or. J’y étais tellement bien… et en même temps je n’y dormais pas bien du tout !! Et ça je l’ai réalisé à l’occasion des quelques nuits passées chez Anne-Claire, ma collègue devenue amie, dont le mari était gendarme à Vienne. J’arrivais le dimanche matin par le train, et nous passions la journée ensemble. Puis on repartait au boulot ensemble le lundi matin. Ou bien on rentrait ensemble après le boulot, je restais dîner et dormir, puis on repartait ensemble le lendemain. Et je dormais profondément, en sécurité dans la maison d’un gendarme… j’en rigole encore toute seule, mais voilà le souvenir de Vienne que je peux vous partager aujourd’hui… 

Je peux aussi vous parler du Condrieu que j’ai découvert, un vin blanc d’une saveur égale au Sud que représente Vienne pour moi. Mais aussi de Jazz à Vienne, festival où à deux reprises j’ai eu la chance d’écouter de grands artistes (mais je ne me souviens plus lesquels… c’est un comble !). Je me rappelle la chance d’écouter ces mélodies dans un tel endroit, avec toute cette histoire dans les pierres. 

Et puis plus récemment j’y suis retournée à 2 ou 3 reprises pour former des clients… mais Vienne n’était plus la même. Mes amis sont repartis vers les montagnes qui leur sont chères, et moi en région parisienne à l’époque. Mes souvenirs ont gardé une douce saveur du temps passé ici. 

Voilà, c’était Vienne. 

Alors demain, où vais-je vous emmener ?!

Auteur

gfrancoisloyez@lilo.org
Passionnée par les rencontres et les projets qui émergent autour d'un café ou au détour d'un chemin partagé, j'écris autant que je lis, et je vous partage mes petites chroniques de vie, pour le plaisir.

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