Sur ma route #18 : Rivolet
Mercredi 18 novembre
Devant, derrière. En haut, en bas.
J’ai toujours une impression bizarre quand je traverse ce village. Rivolet. Page 102 de l’Atlas Routier France Michelin de 1996.
Déjà, son nom m’évoque un clown. Ensuite pour moi il représente l’entre deux. Devant Villefranche sur Saône, la ville. Derrière, la ruralité, mes récentes années de campagne.
Je suis sans doute très injuste avec ce village car il a une très belle âme, avec un troquet comme je les aime ; l’Eglise, l’Ecole et la Mairie qui font corps toutes les trois, et une troupe non moins dynamique.
Mais je ne sais pas, il me fait cet effet. J’y passe. Il est mon poste frontière entre les hauts, ma vallée, et cette plaine du bas. Toujours avant de plonger vers lui, quand j’ai passé Saint Cyr le Châtou, je ne manque pas de regarder loin devant… et des fois, c’est la magnifique chaîne du Mont Blanc que je retrouve jusqu’à cette longue ligne droite qui me fait entrer dans Gleizé. Quand elle se découpe, c’est un cadeau magnifique que je reçois. Le dicton dit que le mauvais temps arrive si on la voit. Moi j’en prends plein les mirettes. Des fois même je m’arrête pour vraiment la saisir. Et elle me porte longtemps.
Au retour, quand je tourne le dos à la plaine, et que je m’élève vers les hauts avant de redescendre dans ma vallée, la vallée d’Azergues, j’ai le cœur qui s’allège, les poumons qui se gonflent. L’énergie circule de nouveau, comme si j’avais suspendu ma respiration en étant “en bas”.
Je suis sûre que vous aussi ça vous le fait ça, d’avoir des lieux où vous vous sentez oppressés, d’autres où vous vous sentez comme en apesanteur.
C’est très injuste pour ces lieux, mais c’est tellement important de ce choisir un lieu où on se sent bien, où on respire la Vie.
Vous me dites où il est votre lieu bonheur à vous, qu’on puisse y aller ensemble ?