Sur ma route #16 : 1 000 bornes
Lundi 16 novembre
1 000 bornes. Je l’adore ce jeu, faire la course en se fiant au hasard. Apprendre à compter. C’est un jeu que nous aimons partager avec mes pirates, même si eux la version qu’ils préfèrent c’est celle de Cars, alors que moi j’adore la version Classique. Mais moi ce que m’inspire aujourd’hui cette étape, ce sont les kilomètres parcourus.
Parce qu’il est dur ce jour qui se succède à une étape genou à terre, et une autre à chercher sa route (mais l’ai-je trouvée ?). Je me suis laissée porter et la curiosité m’a poussée à faire une recherche absolument inutile sur Internet… à savoir le nombre de kilomètres de route en France. Soit 1 103 451 kilomètres (source Wikipedia). Enfin l’inutile, qu’est ce que c’est ? Quelque chose qui n’est pas utile… Utile, dont l’usage peut être avantageux. A quoi cela pourrait-il nous servir de savoir combien de kilomètres de route existe-t-il en France… on ne sait pas, un jeu auquel on participerait, pour de futures études d’urbanisme… bref, des fois, on divague et un jour on comprend où tout cela nous mène. C’est cela la vie, des va et vient.
On a déjà dû les parcourir ensemble ces 1 000 km. J’ai choisi la route, mais nous pourrions nous balader en vélo, ou même à pied. En voiture, c’est différent. Voilà, non moi j’ai choisi de laisser glisser mes doigts sur les pages légèrement jaunies de cet Atlas Routier France Michelin de 1996. C’est comme une madeleine de Proust ces pages. Je revois les boîtes en carton dans lesquelles mon grand-père maternel rangeait ses cartes Michelin. Les jaunes. J’en ai gardé quelques unes longtemps et puis un jour on finit par se séparer des objets qui finissent par ne plus ressortir des cartons au énième déménagement. Parce que c’est inutile, parce que ça prend de la place, parce que nous vivons dans une société de l’utile. Mais finalement, avoir un peu d’inutile ne gêne que ceux qui n’en voient pas l’utilité. Du moment que ça fait sens pour nous.
Bref, j’ai eu ma période Marie Kondo, une japonaise, spécialiste du rangement… par le vide. Même si elle est assez radicale, j’ai aimé retrouver de la place dans mes placards, faire le vide d’objets qui n’avaient plus de sens même s’ ils pouvaient encore être utiles. D’ailleurs, à part quelques objets à la symbolique forte que j’ai jetés, cassés, détruits… Les autres ont eu une vie supplémentaire à l’Arbre à Partage que nous avions à l’époque à Lamure sur Azergues, ou à l’Oasis à Villefranche. Je ne regrette aucune séparation… sauf peut-être ces vieilles cartes, que je sais pouvoir retrouver chez Emmaüs où ma belle-soeur nous a emmenées aux dernières vacances… mais elles n’auront jamais la même saveur que celles que j’extirperais des bacs dans lesquels des bénévoles on prit le temps de les arranger. Je ne pourrais plus jamais errer sur les mêmes routes…
Ressentir une certaine mélancolie ne sera pas dans notre cas synonyme d’une certaine maussaderie.
Aujourd’hui, et pour la 1ère fois depuis que j’ai débuté cette aventure, je termine ce billet par une citation.
“Pour les uns, les livres sont des bornes ; pour les autres, ce sont des échelles.”
Des Pas sur le sable – Gourmont
Alors demain, où allez-vous nous emmener ?!